La Signature Circulaire® permet de simuler des combinaisons de produits et de livrer au propriétaire une performance circulaire maîtrisée, qui tend vers une neutralité carbone (attendue pour 2050 au niveau européen)… à condition de gérer correctement les futures ressources usagées dans un écosystème régénératif, de faire ce qu’on appelle du Ressource Management. En effet, on aurait du mal à imaginer que le carbone qui est séquestré dans des bâtiments en ossature bois et à base de produits biosourcés, soit relargué lors de la prochaine déconstruction, parce que le bois serait incinéré ou enfoui. C’est pourtant ce qui se passe trop souvent.
Cet article fait suite à “L’écoconception d’un « bâtiment banque de matériaux » en 3 points”
Le rôle du Ressource Manager au sein d’un bâtiment circulaire
En l’absence d’une gestion des ressources dans le temps qui se traduirait en fin d’usage par une valorisation de type réemploi, upcyclage ou recyclage, toute éco-conception s’avérerait inutile. C’est pour cette raison que cette gestion, qu’on appelle encore Ressource Management, est un complément indispensable à l’éco-conception.
Le Ressource Manager® du propriétaire (ou son Property/Facility Manager délégué) s’appuie sur les fonctions de la Banque Digitale des Matériaux, pour identifier et suivre des écosystèmes rentables de valorisation, par le réemploi, l’upcyclage ou le recyclage, et faire en sorte qu’un bâtiment soit source de revenus et non de déchets. Les premiers retours d’expérience font espérer un ROI allant jusqu’à 15% du coût d’acquisition des produits (source Upcyclea), sachant que la raréfaction des ressources et certains événements pandémiques ou géopolitiques risquent d’augmenter inévitablement la valeur des produits « placés » dans les bâtiments. C’est pour cela que l’on parle de « banque digitale » et de « banque des matériaux ».
Les indicateurs de valorisation de l’écosystème
Là encore, la digitalisation et les données déclarées par les parties prenantes permettent de générer des indicateurs écosystèmes qui mesurent le volume de déchets et de CO2 évités, le bilan hydrique et le bilan économique de chaque écosystème.
Pour être résiliente et répondre aux objectifs « Net-0 Emissions » de 2050, la ville doit maîtriser les ressources qu’elle utilise et industrialiser ses processus de déconstruction, de construction et de gestion des bâtiments pour régénérer ces ressources. La digitalisation des informations et des processus est un préalable indispensable pour gérer la complexité du modèle circulaire, et permettre la mise en place d’écosystèmes pauvres en carbone… et rentables. Car en l’absence de rentabilité, pas d’économie circulaire, et sans économie circulaire pas de résilience ni de neutralité carbone.
Plus qu’un levier, le numérique est devenu une nécessité pour passer à une ère post-industrielle qui combine harmonieusement écologie et économie.